Caillou


Je suis fatiguée et j'ai mal au coeur. Comme une pierre qui flanche dans des côtes fragiles.
Autant être médiocre dans les moments stupides.


Dégoûtée, dégotté le temps d’une nuit pour baiser
pas bien plus, dans le temps
répondre, attendre un instant
il y a, dans mes draps, les souvenirs de nos moments
un t shirt, dans l’armoire, sur l’étagère qui attend

le sursis d’une réponse
le délai, sans promesse
dans le temps, on renonce 
dans l’émoi, on s’affaisse

et j’épuise le souvenir, à trop penser à toi
tes mains s’effacent plus vite, et j’oublie même tes doigts 
je me souviens vaguement, j’ai dû dire ton prénom
sous la couette pourtant, personne ne répond
les semaines s’empilent, 
sur ton secret, absent, tampon 
dans l’émotion, manquante des grands mots.
Le repos dans tes bras, leurs restes dans mes draps
je te vois en lumières bleues mais
plus dans les signaux veux-
tu me dire que tu n’veux 
plus
Je suis triste et je suis seule
même ta voix qui me quitte
les anecdotes en trompe-l’oeil

je veux rêver la journée
penser à tes gestes encore
les bouts clos de nos baisers qui
s’effritent dans le remord.
Je suis triste sans ta réponse
quand je sais que tu me 
vois
tes initiales suggérées
qui
attendent là, sous mes doigts.

Je me souviens des moments
où toi, tu voulais 
me voir
j’aimerais, ce soir, tes bras, les poils qui coulent sur ton ventre
j’aimerais le goût des espoirs qui entrent
les débuts de sourires qu’on interrompt en confusions
ta langue sous mes seins 
pas de mots que ton nom,  sa douceur au besoin 
c’est dur de t’oublier, je respire le creux de tes reins
ton odeur, partie tes gestes pourtant hantent les nuits
murmure entre mes jambes, tu me parles en silence 
on n’entend que ma voix pourtant
ta langue qui se perd
dans des recoins s’exaspère, 
je sens que tu fatigues, mais continues encore
j’ai besoin d’un souvenir qui résiste à ton silence
le temps que tu répondes, dans un songe intense



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